Archives de catégorie : Géothermie fossile

Géothermie dans le Puy-de-Dôme : un village en ébullition

Éloïse Lebourg (Reporterre) – 12 Avril

Un projet de géothermie profonde pour de l’électricité locale et propre. Voilà ce qu’on a vendu aux habitants de Saint-Pierre-Roche dans le Puy-de-Dome. Ils ne sont pas convaincus.

Saint-Pierre-Roche (Puy-de-Dome), reportage

Tasse de thé dans la main, Claudine regarde son nouveau paysage par la fenêtre. Cette habitante de Saint-Pierre-Roche (430 habitants) repense souvent à sa joie de découvrir un projet de géothermie près de chez elle. « Je suis écolo dans l’âme, je défends les énergies renouvelables. Quand j’ai reçu ce prospectus annonçant l’enquête publique, j’étais ravie. De l’électricité fournie grâce aux eaux des sous-sols, c’était parfait. » Mais alors qu’elle assistait à une réunion publique dans sa petite commune dans le Puy-de-Dôme, elle vit débarquer un jeune homme qui pointait du doigt les patrons de GLS Géothermics et de Storengy (filiale d’Engie) en charge du projet — les deux entreprises ont depuis fusionné en Geopulse. « Il les a traités de menteurs, disait qu’ils avaient voulu s’implanter en Creuse, et que la géothermie profonde n’avait rien de propre. » © Gaëlle Sutton/Reporterre

Plusieurs habitants se sont regardés médusés. Et ont commencé à se renseigner. Sur la géothermie profonde en premier lieu. Cette nouvelle technologie consiste à récupérer l’eau chaude dans les sous-sols, à plus de 4 000 mètres de profondeur. Ces derniers sont nettoyés par des acides, puis de l’eau est envoyée dans les forages. Par un jeu de vases communicants, l’eau chaude remonte par un autre puits et se transforme en vapeur. Grâce à un alternateur, elle alimente le réseau électrique. Pour Jacques Adam, de France Nature Environnement 63, « la géothermie profonde n’a rien de renouvelable, elle cause des microséismes, voire des séismes, comme ça s’est produit en Alsace ou en Suisse où les projets ont dû être stoppés. On envoie de l’acide dans les sols, et en plus, dans le cas de Saint-Pierre-Roche, on assécherait la rivière la Miouze. On n’a aucun exemple de géothermie profonde réussie, tous les projets ont dû être stoppés. » Des habitants craignent qu’à terme du lithium soit extrait du sol. © Éloïse Lebourg / Reporterre

Lire la suite sur Reporterre

Géothermie profonde : une société suisse soupçonnée d’avoir provoqué un séisme de 5.4, en Corée du sud

 

Bricks that fell off a building after a 5.4-magnitude earthquake are seen on the ground in the southeastern port city of Pohang on November 15, 2017. A rare 5.4-magnitude earthquake hit South Korea's southeast on the afternoon of November 15, the second most powerful quake on record, in a country that seldom experiences significant tremors. / AFP PHOTO / YONHAP / str / - South Korea OUT / REPUBLIC OF KOREA OUT NO ARCHIVES RESTRICTED TO SUBSCRIPTION USEPohang – 15- 11 – 2017 – AFP PHOTO

La géothermie fait trembler le gouvernement jurassien :

Un séisme de magnitude 5,4 qui s’est produit en Corée du Sud a des répercussions jusqu’en Suisse: une société helvète est partenaire d’un projet de forage possiblement lié à l’accident. Inquiétudes dans le Jura, sérénité à Genève

Le 15 novembre, un tremblement de terre a secoué la région de Pohang, en Corée du Sud. A-t-il été provoqué par les forages géothermiques entrepris à quelques kilomètres de l’épicentre dans le cadre du projet européen de recherche Destress? «Nous voulons le savoir. Lorsque j’ai appris ce qui était arrivé, j’ai informé le gouvernement et nous avons demandé un rapport d’analyse, car il y a soupçon d’interaction avec les opérations de stimulation hydraulique qui ont eu lien dans la région», commente le ministre jurassien de l’Environnement, David Eray.

L’inquiétude du magistrat jurassien s’explique par la présence dans le programme Destress de la société zurichoise Géo-Energie Suisse (GES), celle-là même qui compte forer le sous-sol de la commune jurassienne de Haute-Sorne pour produire de l’eau chaude et de l’électricité. Si la géologie est différente, la technique envisagée, la fracturation pétrothermale de la roche par injection d’eau en profondeur, est la même que celle qui a été utilisée sur le site coréen. C’est également celle qui a servi aux forages à Soultz-sous-Forêts (Alsace) et à Bâle.

Lire la suite: https://www.letemps.ch/suisse/2017/12/05/geothermie-trembler gouvernement-jurassien

Les séismes provoqués par la géothermie profonde

Les forages profonds annoncés en Creuse, Allier et Puy de dôme seront ils sans conséquences comme l’affirme la compagnie minière TLS Géothermics ?

Un rapport sur les  impacts environnementaux de la géothermie profonde révèle l’intensité des « secousses » ressenties dans la région de Soultz-sous-Forêts, en Alsace, lors des forages et de la « stimulation hydraulique des roches » à des profondeurs allant de 3 à 5 km :

seisme soultz 4

Le rapport   « Impacts environnementaux et géothermie profonde sur le site de Soultz-sous-ForêtsGEIE – Exploitation Minière de la Chaleur » : pdf

La technique de géothermie « profonde », EGS  ou « non conventionelle » est particulière, car contrairement aux autres types de géothermie, elle a besoin de créer ou/et d’élargir un réseau de failles, à l’aide de la pression hydraulique : en retour, le sol se met à bouger …

formes_geothermie_v2_cbrgm_1 [1600x1200]

  Acideexploration-et-forage-3d-5

Continuer la lecture de Les séismes provoqués par la géothermie profonde

Géothermie profonde : Nicolas Hulot accorde un permis minier en Creuse, Allier, Puy de Dôme

stimulation hydrauliqueLe 24 octobre 2017, les ministères de Nicolas Hulot et de Bruno Lemaire ont accordé un nouveau permis minier en Combrailles : un Permis Exclusif de Recherches de gîtes géothermiques à haute température  dit « permis de Combrailles-en-Marche » (Allier, Creuse et Puy-de-Dôme), à la société TLS Geothermics.

Rencontre avec ce permis minier du « troisième type ?! » : La géothermie profonde est une technique qui  capte l’énergie fossile des sources d’eau chaude en profondeur afin de produire de l’électricité ; Les forages peuvent atteindre 5000 mètres. Le permis de Combrailles-en-Marche », d’une superficie de 807 Km² environ dans les départements de l’Allier, la Creuse et du Puy-de-Dôme, est accordé pour une durée de 3 ans. Il concerne 63 communes et convoite en premier lieu les sources d’eau chaude des communes d’Evaux-les-bains et de Neris-les-bains.

_2_carte_au_100_000e_compressed [640x480]

31 communes dans la Creuse :   Auge, Bord-saint-Georges, Boussac, Boussac Bourg, Budelière, Chambonchard, Chambon -ur-Voueize, Charron, Evaux-les-Bains, Fontanieres, Gouzon, La-celle -sous-Gouzon, Lavaufranche, Lepaud, Leyrat, Lussat, Nouhant, Reterre, Rougnat, Saint-Julien-la -Genete, Saint Loup, Saint Pierre Le Bost, Saint sylvain Bas le Roc, Saint Sylvain-sous-Toulx, Sannat, Soumans ,Tardes, Toulx-Sainte-Croix, Trois Fonds, Verneiges, Viersat.

26 communes dans l’Allier : Archignat, Arpheuilles-Saint-Priest, Chamberat, Durdat-Larequille, Huriel, La Celle, La Chapelaude, La Petite Marche, Lamaids, Lavault-Sainte-Anne, Lignerolles, Marcillat-En-Combraille, Mazirat, Neris-Les-Bains, Premilhat, Quinssaines, Ronnet, Sainte-Therence, Saint-Fargeol, Saint-Genest, Saint-Marcel-En-Marcillat, Saint-Martinien, Saint-Sauvier, Terjat, Treignat, Villebret.

6 communes dans le Puy-de-Dôme : Ars-les-Favets, Bussières, Château-sur-Cher, Pionsat, Saint- Hilaire, Saint-Maurice-Près-Pionsat.

La consultation par voie électronique du ministère de l’écologie, qui a précédé l’accord de ce permis, était quasiment confidentielle : aucune commune n’a été prévenue, aucun habitant du territoire concerné n’a pu bénéficier d’une quelconque information sur ce projet.

Rappel de l’avis de stop mines 23 sur le PER Combrailles en Marche

1849414_5_a33e_infographie-du-site-pilote-de-geothermie_2137c754b777648afc45f977f63fa17c

LE DOSSIER DU PER COMBRAILLES EN MARCHE

Continuer la lecture de Géothermie profonde : Nicolas Hulot accorde un permis minier en Creuse, Allier, Puy de Dôme

Géothermie Haute température : Le sous sol de la Creuse suscite bien des interêts

Par Valérie Mosnier, France Bleu Creuse lundi 13 mars 2017

https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/le-sous-sol-de-l-est-creusois-suscite-bien-des-interets-1489361306

Après le PER de Villeranges à Lussat, faudra t-il parler du PER Combrailles en Marche ? Une société toulousaine a déposé une demande de Permis Exclusif de Recherches auprès du Ministère de l’Environnement pour un projet de géothermie profonde qui concerne 36 communes de l’Est de la Creuse.

Il y a l’or du côté de Lussat, pour lequel la société Cominor a fait une demande de renouvellement du PER de Villeranges, en juillet dernier, et toujours en cours d’examen. TLS Géothermics, basé à Toulouse, s’intéresse à la chaleur qui se trouve à plusieurs centaines de mètres sous terre, également sur la partie Est de la Creuse : « Globalement, on a déterminé le Massif Central comme étant le plus gros potentiel en France » explique le président de la start-up Mathieu Auxiètre.

Pas de fracturation hydraulique

TLS Géothermics, créée en 2012, a déposé une demande pour un Permis Exclusif de Recherches auprès du Ministère de l’Environnement (août 2015). Le « PER Combrailles en Marche » concerne une vaste zone à cheval sur le Puy de Dôme, l’Allier et la Creuse, où 36 communes sur 458 km² sont concernées sur une vaste bande allant de Lavaufranche à Mainsat en passant par Parsac-Rimondeix et Lussat. On parle ici de géothermie profonde, avec des forages allant de 3.000 à 5.000 mètres de profondeur pour extraire la chaleur de la roche, de l’eau très chaude entre 150 et 200 degrés, et ensuite transformer les calories en énergie. L’eau refroidie est ensuite réinjectée dans le sous-sol.

C’est très différent de la géothermie qu’on peut avoir sous sa pelouse – Jehan Duvieusart

« Pas question d’utiliser la fracturation hydraulique » insiste Mathieu Auxiètre, « car ici les roches sont déjà fracturées naturellement, les failles sont très anciennes et il y a déjà des fractures natuelles avec de l’eau ». C’est pourtant ce que craignent les membres du collectif Stop Mines 23, créé après l’arrivée de Cominor. Jehan Duvieusart, maraîcher bio à Chambonchard, fait partie du Collectif Stop Mines 23 et pour lui, il faut se méfier de ce projet de géothermie profonde : « il faut bien faire la distinction entre ce type de géothermie, qui recherche des roches chaudes, on parle dans notre région de 3.000 mètres de profondeur, donc c’est très différent de la géothermie qu’on peut avoir sous sa pelouse. » Et même si la fracturation hydraulique n’est pas utilisée, ça n’empêche pas Jehan Duvieusart d’être inquiet : « même avec des forêts super aiguisés, il faudra du fluide, il faudra lubrifier tout ça, c’est des produits chimiques. »

La demande du « PER Combrailles en Marche » est toujours à l’étude. Mais sans attendre le feu vert de l’Etat, la société s’est déjà rendue sur le terrain pour des premières mesures, des premiers relevés dans des champs d’agriculteurs creusois, « effectivement l’Etat pourrait nous refuser le permis, mais nous à priori on pense qu’il n’y a pas de raison parce que la géothermie est soutenue par l’Etat », résume Mathieu Auxiètre.

5 mégawatts et potentiellement de l’énergie toute l’année

L’objectif final du président de TLS Géothermics est d’installer une centrale électrique qui produirait « 5 mégawatts, ça permet d’alimenter entre 5 et 10.000 personnes, c’est une centrale qui peut potentiellement fournir de l’énergie toute l’année en continue et en terme d’emprise au sol c’est moins d’un hectare. Les puits en surface sont séparés que quelques mètres et ça peut être intégré au paysage de manière tout à fait correcte. »

De son côté, Jehan Duvieusart soulève une autre question : « sur notre territoire relativement rural, d’un peu plus de 120.000 habitants, avec les projets éoliens, les barrages hydrauliques, le photovoltaïque qui se développe comme la bio-méthanisation… Est-ce qu’on a besoin de la géothermie profonde en plus pour assurer nos besoins énergétiques ? Ou est-ce qu’on fait le choix que notre région devienne une zone de production massive d’énergie ? »

La prochaine étape c’est la consultation publique sur internet qui ne devrait plus tarder. Ce sera l’occasion pour chacun d’avoir accès à des documents ET de donner son avis.