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Rassemblement contre l’agrandissement de la scierie industrielle SAS Farges à Égletons (Corrèze)

Jeudi 1er décembre 2022 à 14h place Henri Chapoulie -Égletons


À l’appel de l’association AssoCitra, le Syndicat de la montagne limousine rejoint la Confédération paysanne, Sources et rivières du limousin, le Modef, Saint Junien environnement, Faîtes et racines… pour dire :

Non à l’agrandissement de la scierie industrielle
SAS Farges à Égletons,
Non aux expropriations,
Oui aux petites scieries capables de préserver
nos forêts vivantes et diversifiées !

À Égletons, en Corrèze, la scierie industrielle SAS Farges, qui appartient au groupe Piveteau Bois, ambitionne de doubler ses capacités productives pour devenir la première scierie industrielle de France. Le volume de bois qu’elle convoite de traiter annuellement représenterait plus de la moitié du bois de sciage produit chaque année en Limousin*.

La SAS Farges a construit son modèle économique sur l’exploitation intensive d’arbres issus de la monoculture de résineux. Ces forêts, calibrées pour répondre aux besoins des industriels, sont appelées à devenir principalement de la palette à destination du transport mondialisé et du bois énergie… 

Pour son agrandissement la SAS Farges prévoit de s’étendre sur une habitation, des terres agricoles et des zones humides alors qu’aujourd’hui une personne y vit et des agriculteurs et agricultrices y travaillent. Par l’intermédiaire de la préfecture et des collectivités locales, les intérêts de l’industriel sont en train de s’imposer. Les terres agricoles ont été requalifiées en terres industrielles et le projet a obtenu une « Déclaration d’Utilité Publique » accompagné d’1 million d’euros du plan de Relance. Ainsi, l’État s’apprête à exproprier des habitants pour que la SAS Farges s’étale. Le jeudi 1er décembre, c’est la première étape d’une procédure juridique d’expropriation qui est programmée.

Nous, habitantes et habitants des territoires du limousin, sommes directement impacté·es par l’industrie forestière et l’agrandissement de la SAS Farges représente une véritable menace : à longueur d’année, dans notre région, des forêts diversifiées composées de feuillus de tout âge sont rasées pour être remplacées par des monocultures de résineux néfastes à la biodiversité, à la qualité de l’eau et à la fertilité des sols. Mais la SAS Farges représente aussi une menace pour le développement d’une filière bois locale respectueuse de son environnement social et naturel.

C’est pourquoi le Syndicat de la montagne limousine répond à l’appel de l’association Associtra pour le rassemblement du 1er décembre 2022. Ce n’est pas au marché mondial du bois ou de l’énergie de décider de l’avenir des forêts limousines, ni aux grands groupes d’intérêts privés de condamner, avec la complicité des pouvoirs publics, des habitants à l’expropriation !

Retrouvons-nous nombreuses et nombreux à Égletons, pour se rencontrer, s’informer, et dire NON AUX EXPROPRIATIONS, OUI À DES FORÊTS VIVANTES ET DIVERSIFIÉES !

Info pratique : associtra@orange.fr / foret@syndicat-montagne.org
Parking possible : Centre Aquarécréatif de Ventadour

* https://nouvelle-aquitaine.cnpf.fr/sites/nouvelle-aquitaine/files/2022-02/srgs_limousin.pdf 
* https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/061122/l-extension-d-une-mega-scierie-fait-craquer-la-correze

Rapport d’étude | Controverses minières – Volet 2 · Exploration et exploitation minières en eaux profondes

17 novembre 2022 – SystExt

L’activité minière en eaux profondes fait référence à l’exploration et l’exploitation de gisements de minerais métalliques situés en eaux marines profondes (à partir de 200 mètres de profondeur). Bien que découverts dès les années 1970, ces derniers ont connu un regain d’intérêt à partir des années 2000, intérêt qui n’a cessé de croître depuis. Dans cette étude, SystExt a identifié les faits et les démonstrations qui font consensus parmi les auteurs académiques, institutionnels et de la société civile, afin de caractériser les principaux enjeux techniques, sociétaux, environnementaux et règlementaires associés à cette industrie.

► Le rapport est disponible au lien suivant et téléchargeable en bas de page. Les résultats de l’étude sont détaillés et sourcés dans le rapport d’étude, seule une synthèse en est dressée ici.

• Les viabilités technique et économique de l’exploitation des fonds marins restent controversées

Trois principaux types de gisements se trouvent dans les eaux marines profondes : les sulfures hydrothermaux, les nodules et les encroûtements. S’ils se distinguent par certains critères, tels que les environnements de mise en place, les mécanismes de formation ou les métaux contenus, ces trois types de gisements présentent des similitudes : (1) ils se situent dans tous les océans ; (2) ils se mettent en place à des profondeurs très élevées ; (3) leur formation est extrêmement lente, de l’ordre de la dizaine de milliers voire du million d’années ; (4) les principaux métaux d’intérêt sont des substances « communes », très majoritairement des métaux ferreux et non ferreux. Ainsi, les minerais des nodules et des encroûtements ont pour principaux métaux d’intérêt : le manganèse (Mn), le cuivre (Cu), le nickel (Ni) et le cobalt (Co).

Pour ces trois types de gisements, et pour la plupart des métaux d’intérêt ou d’intérêt potentiel, les teneurs moyennes dans les gisements en eaux profondes sont le plus souvent soit inférieures à la borne basse de la gamme, soit dans la gamme de celles des gisements terrestres. De plus, l’évaluation des tonnages (quantité totale de minerai) est basée sur des hypothèses controversées. Il s’agit au mieux de ressources présumées (c’est-à-dire de l’estimation la plus incertaine des ressources minières) au pire d’un potentiel entaché d’incertitudes majeures. L’utilisation de ces valeurs de tonnages s’avère donc particulièrement discutable. Selon SystExt, il ne suffit pas d’annoncer des quantités gigantesques de métaux théoriquement présents, mais bien de les mettre en parallèle des superficies à exploiter pour les récupérer (par exemple, les presque 4 millions de km² pour les 21 milliards de tonnes de nodules estimés dans la Zone de Clarion-Clipperton (CCZ)).

Quel que soit le type de gisements, les techniques d’exploitation sont similaires. Elles comprennent : (1) des systèmes d’exploitation et de collecte du minerai (principalement avec des véhicules sous-marins télécommandés) ; (2) des systèmes de levage du minerai à travers la colonne d’eau ; (3) des navires nécessaires à la manutention, au pré-traitement (voire au traitement) et au transport du minerai. L’énergie nécessaire au fonctionnement de tous ces dispositifs est considérable et repose principalement sur le recours aux combustibles fossiles.

Les trois types de minerais diffèrent beaucoup de ceux des gisements terrestres du fait de leur minéralogie complexe ainsi que de leur porosité et de leur teneur en eau élevées. Par conséquent, il est inévitable que le traitement du minerai soit particulièrement long et énergivore. Trois étapes s’avèrent nécessaires : (1) un pré-traitement par déshydratation afin de séparer le minerai des sédiments et de diminuer le taux d’humidité du minerai ; (2) une concentration par broyage et/ou flottation pour les minerais de sulfures hydrothermaux à teneur moyenne, pour les nodules, et pour la séparation du substrat des encroûtements ; (3) une extraction des métaux par pyrométallurgie et/ou hydrométallurgie. L’étape (1) et probablement l’étape (2) devraient être conduites en mer afin de réduire les coûts d’exploitation, donnant dès lors lieu à des déversements d’effluents résiduaires voire de déchets miniers dans l’océan.

Localisation des zones d’intérêt pour les trois types de gisements en eaux profondes et mise en évidence des sites majeurs ; traduit et adapté de (Woody, 07/05/2020, China Dialogue Ocean)

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Mine de lithium en France ? Un casse-tête environnemental

Reporterre – Emmanuel Clévenot

Une mine de lithium pourrait ouvrir en 2027, dans l’Allier. Les dommages écologiques sont assurés mais peut-on accepter qu’ils ne se produisent qu’à l’étranger ? La question de la place de la voiture électrique se pose.

« On n’a pas de pétrole, mais on a du lithium. » Emmanuel Macron manie avec brio les références à ses prédécesseurs. Le 26 octobre, dans une interview accordée à France 2, le président de la République a remis au goût du jour la célèbre phrase prononcée par Valéry Giscard d’Estaing, au lendemain du choc pétrolier de 1973.

Déjà, en ce temps-là, la sobriété énergétique était d’actualité, poussant VGE à sortir de son chapeau l’idée d’un changement d’heure. Près d’un demi-siècle plus tard, l’actuel locataire de l’Élysée en présente une toute autre : l’ouverture de la première mine de lithium en France. Une Audi électrique requiert une batterie pouvant contenir une dizaine de kg de lithium. CC BY-SA 4.0 / Mariordo (Mario Roberto Durán Ortiz) / Wikimedia Commons

En 2035, la vente de véhicules thermiques neufs sera interdite au sein de l’Union européenne, conformément au Green deal voté à Bruxelles. Une aubaine pour le marché automobile chinois, leader de la production de voitures électriques.

Si Emmanuel Macron reconnaît le « retard » de l’Hexagone, il affiche l’ambition de créer une filière française de l’automobile « verte ». Or, les composants des batteries électriques nécessitent l’emploi de divers métaux rares, parmi lesquels cette poudre blanche.

Pour sécuriser les approvisionnements et ne pas dépendre des concurrents chinois, le gouvernement entend ouvrir à domicile des mines du précieux métal, « respectueuses de l’environnement ». Seulement, l’extraction de cet « or blanc » étant très gourmande en énergie, cela implique en parallèle d’investir dans le nucléaire pour produire de l’électricité décarbonée. Un plan bien ficelé, dont se félicite Emmanuel Macron : « On ne dépendra plus du pétrole et du gaz. » Ainsi, le 24 octobre, a été dévoilé le projet inédit de ce qui doit être l’une des plus grandes mines européennes de lithium.

700 000 véhicules par an

Deux décennies après la fermeture de l’ultime mine de charbon du territoire, l’entreprise française Imerys a ainsi annoncé son désir d’exploiter le lithium dissimulé sous la surface, dans le Massif central. C’est sur son site de Beauvoir, qui produit déjà du kaolin pour la céramique depuis la fin du XIXᵉ siècle, que prendrait forme le « projet Emili ».

La production doit y débuter en 2027, avec un objectif de production de 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an… Soit la quantité nécessaire à l’équipement de quelque 700 000 véhicules. Avec une durée de fonctionnement évaluée à 25 ans, cette mine devrait créer près d’un millier d’emplois directs et indirects, à en croire la multinationale. La production mondiale de lithium se déroule aujourd’hui essentiellement en Australie et en Amérique latine, comme ici au Chili. © Marion Esnault / Reporterre

Seulement, la technique d’extraction du lithium choisie par Imerys (la même qu’en Australie et qu’en Chine) n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Le processus est très énergivore et demande de grandes quantités d’eau et de produits chimiques.

Ces observations, l’entreprise les balaie d’un revers de manche dans son communiqué : « Imerys vise à réduire les émissions de CO₂ de son exploitation, afin de produire du lithium avec des émissions inférieures de moitié à celles de toutes les autres exploitations […] existantes aujourd’hui dans le monde. » Eau utilisée en circuit fermé, mine souterraine, transport par train… Il n’en fallait pas plus pour satisfaire le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui a salué le lancement de ce projet « exemplaire sur le plan environnemental et climatique ».

« Une mine propre, ça n’a jamais existé »

Ce projet colossal, Michel Jarry l’a découvert par voie de presse. Président de France Nature Environnement (FNE) dans la région Auvergne Rhône-Alpes, il redoute le saccage de « la belle hêtraie sauvage » où Imerys envisage de s’implanter : « Une mine propre, ça n’a jamais existé et ça n’existera jamais, dit-il à Reporterre. Les risques de pollution des eaux, des sols et de l’air sont réels et ce serait un beau mensonge que de dire le contraire. »

Pour autant, l’écologiste refuse pour l’heure de s’y opposer frontalement : « Peut-on refuser un tel projet, tout en profitant des SUV électriques flambants neufs, pendant que des dizaines d’ouvriers meurent pour les construire à l’autre bout du monde ? Cette position serait insupportable à assumer. »

Journaliste spécialiste de la géopolitique des matières premières, Guillaume Pitron partage ce point de vue. Dès 2018, dans son ouvrage La guerre des métaux rares (Les liens qui libèrent), il présageait que la relocalisation des mines en France contribuerait à sortir les consommateurs de l’ignorance des véritables coûts écologiques de leurs modes de vie : « Nous prendrions immédiatement conscience, effarés, de ce qu’il en coûte réellement de nous proclamer modernes, connectés et écolos », écrivait-il. Le prix du lithium (ici contenu dans de l’eau salée dans un bassin d’évaporation au Chili) est passé de 17 000 dollars la tonne en 2021 à 78 000 dollars cette année. © Marion Esnault / Reporterre

À ses yeux, le projet Emili est l’occasion de mettre fin à l’illusion et de réfléchir à deux fois sur notre consommation : « Creuser une mine pour fabriquer des batteries de 700 kg alimentant d’énormes Audi, c’est aberrant, dit-il aujourd’hui à Reporterre. En revanche, si c’est pour alimenter de petites voitures partagées au sein d’un village… Alors, oui ! »

Auréolée par le gouvernement, l’électrique est présentée comme l’alternative vertueuse aux véhicules essence. Toutefois, le 12 octobre, l’Ademe a établi dans un rapport que seules les voitures électriques légères et dotées de batteries peu puissantes sont moins polluantes que les modèles thermiques. « L’urgence est de réinterroger la place de la voiture dans nos déplacements, conclut Michel Jarry. Réduisons nos parcours, préférons le vélo, les transports en commun et la marche, avant de penser électrique. »

La France, futur fleuron européen du lithium ?

À l’échelle planétaire, l’Australie trône sans conteste sur la plus haute marche du podium concernant la production de l’or blanc. Surnommée « triangle du lithium », la région englobant le Chili, la Bolivie et l’Argentine abrite également une grande part des ressources mondiales, juste devant la Chine. Quant à l’Europe, elle repose ses espoirs d’indépendance sur le Portugal. Le pays de la péninsule ibérique détiendrait plus de 60 millions de tonnes de lithium, faisant de lui la nation la plus garnie de l’Ancien continent.

Dans cette course au meilleur réservoir, l’Hexagone n’entend pas abandonner de si tôt. Le Bureau national de recherches géologiques et minières (BRGM) a recensé une quarantaine de gisements potentiels dans le pays, dispersés dans une diagonale reliant le Massif armoricain au Massif central, mais également en Alsace. Les arrêtés accordant des permis de recherche de métaux rares, dont le lithium, se multiplient au Journal officiel. Des tonnes de lithium sont présentes sous la baie d’Audierne, dans une zone protégée, mais pas assez pour faire renoncer le gouvernement à vouloir l’exploiter. © Antoine Costa / Reporterre

À Tréguennec par exemple, petite bourgade du Finistère, une réserve de 66 000 tonnes dormirait sous les pieds des 320 villageois. Une véritable mine d’or pour les industriels du secteur. Seulement, elle se situe au beau milieu d’une zone écologique classée Natura 2000. Un frein pour les pouvoirs publics ? Visiblement pas. En février, lors d’une visite sur place, la désormais ex-secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba, avait déclaré : « C’est un site exceptionnel, mais les besoins sont importants. La pression géostratégique est forte sur ce type de métaux. » De quoi décupler les inquiétudes des associations de protection de la baie, que Reporterre avait rencontrées.

Extraction dans l’Allier, raffinage dans le Bas-Rhin, recyclage des déchets d’équipements électriques… Au total, cinq programmes liés au lithium seraient à l’œuvre actuellement, soutenus pour près de 100 millions d’euros par France 2030. Comment seront-ils accueillis par les défenseurs de l’environnement ? Eux-mêmes semblent avoir du mal à se positionner pour le moment. Il y a quelques mois, en Serbie, la révolte de la population locale avait poussé la Première ministre, Ana Brnabic, à abandonner le projet d’exploitation d’un gigantesque gisement de lithium.

https://reporterre.net/Mine-de-lithium-en-France-Un-casse-tete-environnemental

Appel – 29/30 octobre – Pas une bassine de plus !

C’est parti ! Ils tentent de passer en force. Les travaux de la méga-bassine de Sainte-soline (79) ont commencé. Le compte à rebours a démarré jusqu’à la méga-manif du 29/30 octobre pour les arrêter ! Nous vous invitons à relayer cet appel dès aujourd’hui partout et dans vos divers réseaux, à le co-signer avec avec vos orgas et collectifs, à organiser des soirées de mobilisation chez vous, à nous demander des tracts et affiches ! Tous/toutes à Sainte-Soline. No Bassaran !

Pas une bassine de plus !!!

https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/29-30-octobre-pas-une-bassine-de-plus

https://bassinesnonmerci.fr/

29/30 octobre 2022 – stoppons le chantier de Sainte-Soline (79)

Grande Manifestation – Rdv samedi 29 – 10h

Face au mouvement populaire de défense et de partage de l’eau, le gouvernement et le lobby agro-industriel n’ont pour l’instant qu’une seule réponse : le passage en force. Ils viennent de donner le coup d’envoi du chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, la plus grosse en projet actuellement, en entourant de grillages les 16ha des « terres rouges », dans les Deux-Sèvres. Nous appelons donc à converger massivement les 29 et 30 octobre, de partout en France et au-delà, pour une mobilisation plurielle qui se donne comme objectif de mettre fin à ce chantier.

Symbole national de l’accaparement de l’eau au profit d’une minorité et du maintien d’un modèle agricole aussi toxique qu’anachronique, les méga-bassines se sont vues projetées cet été au coeur de l’actualité. La sécheresse historique et systémique que nous venons de vivre, ne fait que révéler encore plus brutalement l’inadaptation intrinsèque d’une certaine agriculture aveuglée par le productivisme. Celle-ci vise aujourd’hui à démultiplier les bassines pour se maintenir coûte que coûte, malgré la crise climatique que ce modèle agro-industriel participe amplement à aggraver. Naturalistes, riverain.es, paysan.nes et scientifiques n’ont pourtant eu de cesse de démontrer l’impact délétère de ces bassines et du pompage accru dans les nappes – y compris en hiver – sur des réseaux hydrologiques extrêmement fragilisés et sur les milieux naturels qui en dépendent.

Un mouvement de résistance en pleine expansion et des manifs qui font mouche

Au vu de la contestation, le chantier test de Mauzé-sur-le-Mignon – 1ère d’une nouvelle série de bassines – a été durant l’année passée un calvaire pour ses promoteurs, que ce soit pour l’État ou pour les irrigants organisés en société anonyme. Face aux diverses actions menées – rendez-vous hebdomadaires, envahissement du chantier, désarmement de plusieurs engins, mobilisations répétées de milliers de personnes – les difficultés de réalisation et les coûts de surveillance se sont démultipliés. Les irrigant.es et la préfecture sont-ils vraiment prêts à voir ces coûts se reproduire à chaque nouveau chantier ? On peut en douter, d’autant que la présence et la pression policière qu’ils engendrent pèsent lourdement sur les riverain.es, qui constatent jour après jour, l’assèchement de leurs cours d’eau.

Pour le mouvement de contestation contre les mégabassines, ce premier chantier a plutôt été un catalyseur qui n’a fait qu’amplifier et fortifier sa détermination. Ce mouvement assume aujourd’hui la nécessité de la désobéissance civile quand les crimes contre l’eau et les terres sont appuyés par le gouvernement. Il a pris une dimension nationale avec la défense et le partage du commun emblématique qu’est l’eau. Il travaille localement à d’autres projets de territoire alternatifs compatibles avec les enjeux climatiques.

C’est l’antagonisme entre deux visions de l’agriculture et in fine du vivant qui s’est clarifié. L’une, agro-industrielle, dopée aux intrants chimiques, qui achève la privatisation des ressources communes dans une logique de court terme. L’autre, paysanne, guidée par l’urgence absolue de prendre soin du vivant, de le mettre en partage et d’en maintenir la diversité et la fertilité.

Un risque de méga-bassines sur l’ensemble du pays et un moment charnière

Dans les Deux-sèvres, les lobbys pro-bassines se sont vu récemment infliger un désaveu réaffirmé. La cour d’appel a décidé après plus de 10 ans de procédures de ratifier l’illégalité – du fait de leur impact environnemental – des 5 bassines mises en œuvre par l’ASA des Roches. Des opposant.es avaient pris les devants ces derniers mois. Deux de ces bassines avaient été préventivement démantelées, dont une le 6 novembre dernier par plusieurs milliers de personnes, tandis que la confédération paysanne revendiquait le démontage de sa pompe.

Mais le clan des pro-bassines, en plein déni de réalité, s’entête encore. Des mégabassines continuent, à être planifiées partout dans le pays. Nous sommes à un moment charnière où nous devons unir nos forces à l’échelle nationale et internationale pour leur faire comprendre que chaque nouveau chantier aura un coût politique et économique ingérable. Puisque le gouvernement – cul et chemise avec l’agro-industrie et la FNSEA – malgré tous les effets d’annonce sur une éventuelle « planification écologique », reste incapable de prendre la décision – a minima – d’un moratoire, nous le mettrons en œuvre nous-mêmes.

La bataille de Sainte-Soline est engagée ! Il est décisif de la gagner !

Le premier chantier à succéder à celui de Mauzé-sur-le-Mignon est celui de la méga-bassine de Sainte-Soline. Avec ses 720 000 m3, elle est la plus grosse des méga-bassines en projet, au beau milieu d’un site classé en zone natura 2000 pour les oiseaux de plaine – Busard cendré, Oedicnème criard – et constitue un enjeu vital pour la sauvegarde de l’Outarde canepetière. Depuis le 28 septembre, le site est encerclé par des grilles. Il risque d’ être progressivement excavé par une cohorte de tractopelles et verra ses environs quadrillés de réseaux de pompage et tuyauteries (+18 km de canalisations et 615m3/heure pompé pendant 45 jours 24h/24). Mais nous pouvons encore leur faire faire machine arrière !

Nous nous rassemblerons pour mettre fin au chantier le week-end des 29/30 octobre, et plus si nécessaire. Nous y parviendrons avec une pluralité de formes d’interventions et de présences créatives, à l’image de la diversité du mouvement, avec la présence conjuguée de ses forces écologistes, syndicales et paysannes, de personnes de tous âges et de toutes conditions physiques.

Infos pratiques

Au cours du week-end, des espaces d’accueil permettront de camper, se restaurer et débattre d’autres modèles de partage de l’eau. Des balades naturalistes seront proposées. Comme à chaque mobilisation du mouvement, la fête sera aussi au rendez-vous avec de nombreuses interventions de groupes et artistes venus en soutien.

Des soirées de mobilisation, bus et covoiturages s’organisent au 4 coins du pays et au-delà. Vous pouvez y contribuer !

Et voici un lien pour les co-voiturages

Entrons en résistance pour l’eau et son partage ! No bassaran !

Pour tous contacts et propositions : bassinesnonmerci.contact@framalistes.org

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Un projet de carrière dans le Cantal menace un écosystème rare

Reporterre – Reportage — Mines et Gaz de schiste – Élie Ducos 25 juillet 2022

La zone humide de Nouvialle est menacée par deux projets de carrières. – © Julien Tommasino

En Auvergne, une zone humide exceptionnelle est menacée par un projet de carrière. Extraire de la diatomite, une roche millénaire, va déranger les animaux et abîmer les ressources en eau.

Narse de Nouvialle (Cantal), reportage

Les monts du Cantal sont jaunis par la sécheresse et la planèze [1] de Saint-Flour surchauffe. Sur cette grande coulée basaltique fertile, quelques parcelles sont encore verdoyantes. Jean-Jacques Carrier désigne ses vaches allaitantes et ses 60 hectares de prairies : « Il y a toujours de l’herbe dans la narse [marécage] de Nouvialle, même les années sèches. C’est humide, ça repousse toujours. » Cette cuvette de 400 hectares sur un ancien lac volcanique fait partie d’une série de zones humides dispersées sur la planèze, considérées comme les plus remarquables d’Auvergne et inscrites au réseau européen Natura 2000. Ici, à 1 000 mètres d’altitude, le paysage change au fil des saisons. Inondé l’hiver, c’est un espace agricole l’été. « C’est un bassin qui retient l’eau et qui la libère petit à petit », résume Gilbert Chevalier, le maire de Tanavelle qui, avec Roffiac et Valuéjols, est l’une des trois communes de la narse.

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En Guyane, vers un abandon définitif du projet minier Montagne d’or ?

Vue générale du site minier aurifere de Yaou réalisée le 17 septembre 2011 à Maripasoula en Guyane française. – © Jody Amiet / AFP

Reporterre – 30 juin 2022 – En bref — Mines et Gaz de schiste

Est-ce la fin définitive du projet minier Montagne d’or en Guyane ? Selon le média Contexte, le Conseil d’État est sur le point d’annuler la prolongation automatique de quatre concessions minières en Guyane accordées à la Compagnie minière de Boulanger. Ces prolongations, attaquées par France Nature Environnement, avait déjà été jugées contraire à la Constitution par le Conseil constitutionnel en février dernier.

Le Conseil d’État pourrait ainsi suivre les décisions du Conseil constitutionnel. Cela permettrait alors au gouvernement de stopper le projet minier de Montagne d’or. En effet, en mai 2019, le gouvernement avait estimé que ce projet était incompatible avec les exigences écologiques de la France. Sauf qu’en décembre 2020, le tribunal administratif de Cayenne avait annulé ce rejet « implicite » car, durant l’audience au tribunal, l’État n’était pas là pour défendre sa position devant le juge administratif.

A lire sur le même sujet : Annulation de la prolongation de quatre concessions minières en Guyane

Tarn : Rejet de la demande de Permis Exclusif de Recherches de « La Fabrié »

par Stop Mines 81

Heureuse nouvelle !

Aujourd’hui est un grand jour et une énorme victoire pour notre belle montagne.

En effet, la mairie de Fontrieu a annoncé sur son site la réception d’un courrier de M. le Préfet du Tarn.
Un arrêté ministériel a été publié rejetant la demande de PERM émise par la société Tungstène du Narbonnais.
Vous trouverez l’accès à ce courrier via le lien suivant :
https://www.fontrieu.fr/sites/fontrieu.fr/www.fontrieu.fr/files/inline-files/20220628101239490_0.pdf

Une joie à partager tout en restant vigilants !

Rapport de synthèse | Entretien Thinkerview du 25 janvier 2022 · Sources et compléments

21 juin 2022-SystExt

Le 25 janvier 2022, Aurore STEPHANT, représentant l’association SystExt, a été interviewée dans l’émission Thinkerview. L’entretien, intitulé « L’effondrement : le point critique ? » d’une durée de 03h10min, porte sur plusieurs thématiques relatives aux mines et filières minérales.

L’entretien a notamment permis d’approfondir les enjeux suivants : les impacts environnementaux, sociaux et humains de l’industrie minière ; l’omniprésence des métaux dans tous les biens du quotidien et dans tous les secteurs ; les paradoxes associés aux « transitions » numérique et énergétique (avec le cas particulier des véhicules électriques et des ampoules « basse consommation ») ; les limites associées à notre modèle de développement et aux prévisions de « croissance métallique » ; l’exploration et exploitation minière des grands fonds marins.

SystExt publie aujourd’hui un rapport de synthèse qui se donne pour objectif de diffuser au plus grand nombre les informations traitées durant l’entretien et d’accompagner celles et ceux qui souhaitent approfondir un ou plusieurs sujets. Pour ce faire, ce document : (1) rappelle les principaux faits traités durant l’entretien (au nombre de 120) ; (2) étaye ces faits et en fournit les sources documentaires (livres, rapports, publications scientifiques, articles de presse) ; (3) propose des compléments d’information « pour aller plus loin ».

► La vidéo de l’entretien est disponible sur la chaîne Youtube de Thinkerview au lien suivant.

► Le rapport est téléchargeable ci-dessous.PDF iconRapport de synthèse | Entretien Thinkerview du 25 janvier 2022

Lire larticle sur systext.org

Pollution minière : les maladies sont désormais « la faute de la victime »

Celia Izoard (Reporterre) – 21 avril

Le gouvernement profite de l’entre-deux-tours pour réformer par ordonnance le Code minier. Les dispositions contenues dans le texte publié, explique notre chroniqueuse, visent à aider les exploitants à s’exonérer de la responsabilité des dommages tout en reportant le blâme sur les personnes qui les subissent.

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, le gouvernement réforme le Code minier par ordonnances. Le moment est bien choisi, en pleine tempête électorale, pour que personne n’y prête la moindre attention. Pourtant, il s’y joue une part de notre avenir. Entre la poursuite de la numérisation, le boom des véhicules électriques et l’industrialisation des pays du Sud, le monde est secoué par une ruée minière de haute intensité. Face aux monopoles chinois sur les métaux, les industriels européens font pression depuis des années sur les gouvernements pour qu’ils facilitent l’exploitation des gisements du continent. En France, suite aux protestations soulevées ces dernières années par des projets de mines d’or (en Guyane) ou de tungstène (en Ariège et dans le Tarn), le principal enjeu de la réforme du Code minier est d’améliorer l’acceptabilité sociale des activités extractives. « Permettre l’émergence de projets mieux acceptés, porteurs de développement durable du territoire en tenant compte de tous les enjeux environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux », résumait Emmanuelle Wargon pour le ministère de la Transition écologique.

L’un des principaux problèmes des mines, ce sont les déchets : le secteur minier en est le principal producteur au monde. Qu’on soit en Chine ou en Europe et quel que soit le niveau de réglementation, exploiter par exemple une mine de cuivre contenant 100 g de cuivre pour 10 kg de roche nécessite de broyer et de traiter aux produits chimiques de gigantesques volumes de matières. En une décennie d’exploitation, on peut remplir une vallée de boues de traitement chargées de métaux toxiques et voir s’élever une montagne de roches excavées, l’une et l’autre susceptibles d’empoisonner les milieux pour des centaines d’années. Il est très coûteux et très difficile de confiner durablement ces déchets. C’est pourquoi le ministère de l’Écologie promettait de « renforcer les dispositions relatives à la responsabilité de l’exploitant minier à la fin des travaux pour une gestion des risques post-exploitation ».

Organiser le blâme des victimes

La loi Climat votée en août 2021 a autorisé le gouvernement à modifier le Code minier par ordonnances. Il a donc eu carte blanche lors de la rédaction du texte. Dans l’ordonnance publiée au Journal officiel ce 14 avril, conformément à l’esprit de la loi Climat, la définition d’un dommage minier est enfin étendue aux « dommages environnementaux et sanitaires » (il ne concernait jusqu’ici que les effondrements et remontées des eaux), mais son effet n’est pas rétrospectif : cela n’aura aucun effet sur les nombreux sites en France pollués par d’anciennes mines. Le gouvernement y a ajouté une clause restrictive : « L’exploitant peut s’exonérer de sa responsabilité en apportant la preuve d’une cause étrangère. » Si de fortes précipitations ravinent sur des terrils, intoxiquant les rivières et les vallées, comme à Salsigne (Aude) en 2018, il pourrait ne pas en être responsable, car la météo, personne n’y peut rien.

Mais l’aspect psychédélique de ce nouveau Code minier réside dans l’introduction d’une clause punitive pour les victimes de pollutions. L’exploitant (ou l’État, s’il s’est substitué à lui entre-temps) peut « réduire ou supprimer sa responsabilité s’il démontre que le dommage est causé conjointement par l’activité minière et par la faute de la victime, consistant, notamment, en une abstention de prise en compte par cette dernière des recommandations émises par les autorités sanitaires ». Pour prendre la mesure d’une telle formule, il faut comprendre en quoi peuvent consister de telles recommandations. Suite à l’exploitation de l’or et du cuivre dans le bassin minier de Salsigne, 200 kilomètres carrés sont pollués par des dizaines de substances dont l’arsenic, un métal très cancérigène. Dans toute la vallée, il est interdit par arrêté préfectoral de consommer des légumes, fruits, escargots, plantes et champignons locaux ; de fréquenter les aires de jeux et de pique-nique de 14 communes ; de consommer l’eau des fontaines et des sources ; de se baigner dans la rivière et ses affluents. L’Agence régionale de santé recommande à l’ensemble des habitants de « couper les ongles des enfants courts », de « ne pas [les] laisser jouer sur des sols nus », de « nettoyer souvent les pièces du logement, des balcons et des terrasses avec un linge humide », de « se laver soigneusement les mains après avoir joué ou travaillé en extérieur », de « prévoir des protections pour la peau et les voies respiratoires lors des travaux », de « laver fréquemment les vêtements, jouets et doudous », etc.

Lire aussi : Au milieu du chaos climatique, le risque d’un désastre atomique

« Cet article du Code minier est de nature à exclure la quasi-totalité des victimes du droit à la réparation de leurs préjudices », constate François Espuche, de l’association Gratte Papiers, qui regroupe des habitants de la vallée de l’Orbiel. De fait, en mai 2021, la plainte des riverains pour « mise en danger de la vie d’autrui » a fait l’objet d’un non-lieu au motif qu’il existe depuis 1997 dans la région des « restrictions d’usage » et des « recommandations liées à la pollution ». Lors de la consultation en ligne portant sur la réforme du Code minier, toutes les associations concernées, de France Nature Environnement à Guyane Nature Environnement, ont protesté contre cette ordonnance. Sans effet sur la version finale du texte.

Les futures victimes de pollutions pourraient donc être jugées fautives de ne pas avoir adopté le mode de vie hors sol exigé par la contamination des milieux. La pratique d’activités de subsistance ou le fait de persister à mener une existence normale à la campagne suffiraient à dédouaner l’entreprise minière ou l’État d’avoir rendu l’environnement impropre à l’agriculture, aux promenades, à la baignade et aux jeux des enfants. À travers ce transfert de responsabilité, le nouveau code minier entérine une tendance déjà à l’œuvre : l’État naturalise les pollutions (ou les catastrophes industrielles ou bactériologiques) tout en exigeant de la population qu’elle artificialise son mode de vie pour y faire face.

Lire sur Reporterre

Agriculture et changements globaux : quelles transitions agricoles ?

FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT CREUSE

AGRICULTURE ET CHANGEMENTS GLOBAUX : QUELLES TRANSITIONS AGRICOLES?Quelles directions pour le Creuse? Venez en débattre

Intervenante :  Marion CHARBONNEAU, maîtresse de conférences à l’Université de Pau

Le vendredi 29 avril 2022 à 17h30

Grande salle de la mairie de Guéret

Esplanade François Mitterrand 23000 GUÉRET

L’agriculture est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs et notamment aux désordres climatiques, à la raréfaction de la ressource en eau et à la chute de la biodiversité. Dans les années 60, le nécessité de nourrir des populations de plus en plus importantes a conduit au développement d’une agriculture productiviste basée sur l’utilisation massive d’engrais et de pesticides et l’usage d’une forte mécanisation. Ce modèle agricole productiviste qui, à l’instar de l’ensemble des activités humaines, a contribué à la dégradation de l’environnement et à la perte de biodiversité est désormais remise en question. Face à ces défis, Marion CHARBONNEAU, enseignante chercheuse sur la question de la transition agricole, abordera le concept d’agro-écologie et brossera l’éventail des alternatives : agriculture de conservation, agriculture biologique,….et aussi l’émergence d’une agriculture de précision.

Entrée libre et gratuite.

STOP MINES 87 reste mobilisée face au nouveau projet minier qui menace notre territoire

26 mars 2022 par Stopmines87

Les adhérent.e.s de l’association Stop Mines se sont réunis pour l’Assemblée Générale de l’association qui a eu lieu le samedi 29  janvier 2022 (elle n’avait pas pu avoir lieu l’an dernier en raison du contexte sanitaire).

Après avoir validé les bilans passés, l’assemblée a échangé sur l’actualité et les suites à donner à la mobilisation.

La bonne nouvelle est que l’ancienne demande de permis dite de Bonneval, portée par l’entreprise Cordier Mines est définitivement enterrée.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’une nouvelle entreprise du nom de Compagnie des Mines Arédiennes,  a déposé fin 2020, une nouvelle demande de permis concernant 3 concessions se trouvant au centre de l’ancienne demande : les PERM de Fayat, Pierrepinet et Douillac qui se situent sur les communes de Coussac-Bonneval, Château-Chervix, Saint-Priest-Ligoure, Meuzac et de La Roche l’Abeille, Saint-Yrieix-la-Perche et de La Roche l’Abeille et Le Chalard.

L’entreprise, dont le siège social est situé à Orléans, est en définitive une filiale de la société canadienne Aquitaine Gold Corporation, connue en Bretagne sous le nom de Variscan Mines (projet qui est enterré).

La société qui s’autoproclame sur son site internet “éco-responsable, respectueuse et à l’écoute de la vie locale » alors qu’aucun responsable de cette entreprise n’est venu rencontrer la population locale et qui pratique l’art du greenwashing à merveille, menace bel et bien le territoire.

Nous continuerons d’informer la population des risques d’un tel projet et nous nous opposerons à l’arrivée d’une entreprise néfaste pour le territoire.

De nombreuses communes et élus locaux  ont signalé leurs inquiétudes et se sont opposés par voie de délibération ou en émettant de gros doutes car beaucoup de questions restent sans réponse.

L’association reste plus que jamais mobilisée, pour continuer d’informer la population, échanger avec les élus locaux et montrer que d’autres voix pour créer de l’emploi tout en respectant notre territoire sont possibles.

Mines d’or : ni ici ! ni ailleurs !

Lire sur Stopmines87.fr

NON AU GAZ DE COUCHE EN LORRAINE

la pétition en ligne ici :

https://agir.greenvoice.fr/petitions/non-au-gaz-de-couche-en-lorraine-2

L’entreprise “La Française de l’énergie” tente de faire passer en force un projet d’extraction de gaz de couche en Lorraine, cela pourrait représenter près de 400 puits. A l’heure où notre pays doit sortir de la dépendance aux énergies fossiles et respecter ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce projet est un non-sens écologique, économique et social.

Qu’est-ce que le gaz de couche ?
Le gaz de couche est un gaz cousin du gaz de schiste (c’est le méthane prisonnier des couches de charbon) son extraction nécessite l’utilisation de techniques non conventionnelles invasives et risquées.

Pourquoi cela ne vaut pas le coût ?
Parce que l’entreprise profite de la crise actuelle pour faire miroiter l’indépendance énergétique sans préciser qu’une très faible quantité de gaz est réellement récupérable.

Pourquoi nous avons tout à perdre ?
Car le gaz ne sera pas moins cher, il sera toujours indexé sur le prix du marché.
Autoriser les forages impliquerait la mise en péril de notre ressource en eau potable, la destruction de terres agricoles, des risques de déstabilisation du sous-sol.
L’entreprise envisage de forer 400 puits comprenant chacun entre 2 et 4 drains allant de 1 à 2 km chacun. Une fois le gisement épuisé, nous serions à nouveau au point de départ avec des conséquences environnementales en supplément.

Une entreprise bancale ?
Pour obtenir le permis, l’entreprise doit démontrer qu’elle dispose de capacités techniques et financières pour mener à bien les travaux et faire face aux éventuelles conséquences. Des doutes sérieux existent quant à ces capacités. Qui paiera les conséquences ?

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Pour tout projet il faut évaluer le rapport coût/bénéfice : ici, le bénéfice est trop mince (un gaz pas moins cher) pour un risque trop important sur les populations, leur santé, leurs économies et l’environnement.

Nous demandons au gouvernement de refuser cette demande de concession.

Le gouvernement est déjà hors délai pour rendre un avis, qui est à présent attendu avant le début de l’été, afin d’autoriser ou de refuser cette demande de concession. A l’heure de l’urgence climatique, nous demandons au gouvernement de refuser ce projet. L’octroi de cette concession, serait un nouveau renoncement du gouvernement face à ses
engagements environnementaux et une abdication face à la pression d’entreprises spéculatives. Signez la pétition pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités et nous montrer que son engagement en faveur de l’environnement n’est pas une mascarade électoraliste.

Pour en savoir plus, retrouvez la lettre ouverte envoyée au gouvernement en janvier 2021 : https://bit.ly/3wlVZwz

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les réalités de l’après-mine en France métropolitaine

La mine de tungstène de Salau : entre projet de réouverture et gestion de l’après mine

22 mars 2022

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les réalités de l’après-mine en France métropolitaine. Celui-ci prévoit la visite d’une vingtaine d’anciens sites miniers dans une dizaine de départements, afin de rencontrer des populations affectées ainsi que les autres acteurs concernés par les pollutions minières. SystExt revient sur ces territoires miniers au travers de huit reportages de terrain, étayés de recherches bibliographiques. Huitième volet de la série : Salau dans l’Ariège, ancienne mine de tungstène.

Carreau 1230 et ancien bâtiments de la mine de Salau | B. Bergnes pour SystExt · Juillet 2021 · cc by-sa-nc 3.0

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Anciennes activités minières de la vallée du Biros : pollutions en héritage, leur gestion en devenir

Sixième volet de la série : Sentein dans l’Ariège, ancienne mine de plomb-zinc.

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Spéculation et exploitation minière : histoire de la vallée d’Orle

Septième volet de la série : La vallée d’Orle dans l’Ariège, anciennes mines de plomb-zinc.

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Sain-Bel, de l’exploitation intensive dans la vallée de la Brévenne à l’essor industriel de la vallée de la chimie

Cinquième volet de la série : Sain-Bel dans le Rhône, ancienne mine de pyrite et de cuivre.

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Chessy, une légende du cuivre face aux défis des pollutions minières

Quatrième volet de la série : Chessy dans le Rhône, ancienne mine de cuivre.

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Saint-Pierre-Montlimart : de l’or convoité, des sables pollués et des espèces protégées

Troisième volet de la série : Saint-Pierre-Montlimart dans le Maine-et-Loire, ancienne mine d’or.

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Des intérêts difficiles à concilier dans la gestion de l’ancien site minier d’Abbaretz

. Deuxième volet de la série : Abbaretz dans la Loire-Atlantique, ancienne mine d’étain.

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À Saint-Félix-de-Pallières, des risques connus mais des populations laissées-pour-compte

Premier volet de la série : Saint-Félix-de-Pallières dans le Gard, ancienne mine de plomb-zinc

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« Tout le monde déteste les bassines » : dans les Deux-Sèvres, une grande manifestation pour protéger l’eau

28 Mars – Héloïse Leussier et Quentin Vernault (Reporterre)

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 26 mars à La Rochénard, dans les Deux-Sèvres, lors d’un weekend contre les mégabassines. Un tuyau supposé servir à l’alimentation d’une future bassine a été déterré pendant la marche.

La Rochénard (Deux-Sèvres), reportage

Le printemps donne de nouvelles couleurs à la mobilisation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres. Près de 7 000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées entre le 25 et le 27 mars à La Rochénard, pour s’opposer à la construction de réserves d’eau prélevée dans des nappes phréatiques, dites mégabassines, destinées à l’agriculture intensive. Un rassemblement parti d’un appel des organisations Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre et la Confédération Paysanne [1].

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Mine de lithium : plus de 600 manifestants à Tréguennec

Le télégramme – Publié le 26 février 2022

Ce samedi, la cour de l’ancienne école publique de Tréguennec (29) était bien trop petite pour contenir les quelque 600 manifestants venus protester contre une hypothétique mine de lithium dans la commune.

Ce samedi, en début d’après-midi, plus de 600 manifestants ont convergé vers Tréguennec (320 habitants), dans le pays Bigouden, pour protester contre une éventuelle exploitation minière du vaste gisement de lithium contenu, en bord de mer, dans le sous-sol de cette commune. Stéphane Le Garrec, l’organisateur de ce rassemblement, n’en croyait pas ses yeux. « Nous sommes 8 000 sur Facebook, les gens ont bien suivi notre appel. ».

Et tout avait été prévu pour accueillir beaucoup de monde. La gendarmerie, présente dans le bourg avait même mis en place une déviation, en prévision d’un trafic routier inhabituel.

« C’est un endroit magnifique »

Dans la foule se trouvait Catherine. « Je connais très bien la zone en question. C’est un endroit magnifique, un vrai paradis pour la faune et la flore, mais aussi les humains. Les images de mines à ciel ouvert sont impressionnantes. Je ne peux pas imaginer un tel trou béant dans une zone naturelle protégée. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui. »

De nombreuses pancartes étaient brandies. On pouvait y lire : « Tréguennec illumine dans son désir de faire mine » ; ou encore, « Ni ici ni ailleurs pour un monde meilleur ».

Manifestation à Tréguennec (29), le 26 février 2022, contre l'éventuelle exploitation d'un gisement de lithium.
Si aucun projet d’extraction de lithium n’est prévu, selon le ministère de la Transition écologique, la vigilance est de mise parmi les manifestants. (Photo François Destoc)

C’est le maire, Stéphane Morel qui, le premier, a pris la parole sur une petite estrade aménagée sur des palettes. Après avoir demandé de respecter une minute de silence pour le peuple ukrainien, l’élu a annoncé qu’une motion contre un éventuel projet de mine avait été votée la veille au conseil municipal. Et que cette motion serait aussi proposée aux autres conseils municipaux du secteur. À lire sur le sujet : Lithium : comment procède-t-on pour l’exploiter ?

« La zone, classée Natura 2000, est labellisée zone humide d’importance internationale, a poursuivi Stéphane Morel. Elle est proche d’un site archéologique préhistorique classé. Un projet minier serait de la folie. » L’élu a aussi fait part d’un message reçu du ministère de la Transition écologique, à 12 h 56. « Il dit qu’aucun projet d’extraction de lithium n’est prévu sur la commune. Nous resterons vigilants. »

« Restons vigilants »

Vincent Bonnecase, président d’une association locale, le Bruit des Galets, a invité tous les participants au rassemblement à rester vigilants. Il a également justifié l’organisation de la manifestation, même si rien n’est véritablement décidé. « On nous dit qu’il n’y a rien dans les cartons. Mais attention, l’histoire nous montre que quand les choses sont sur les rails, il est souvent trop tard pour réagir. Aujourd’hui nous faisons entendre nos voix. Je voudrais aussi que l’on prenne conscience que les objets de haute technologie que nous utilisons aujourd’hui sont fabriqués avec des métaux rares qui proviennent des mines où travaillent souvent des enfants. Il ne s’agit pas de refuser ici ce que l’on accepte loin des regards. » Il est également revenu sur le classement de la zone. « Protéger une zone est un acte fort. On ne doit pas pouvoir faire marche arrière. »

Nicole et Félix Le Garrec dans la foule

Les discours ont été chaudement applaudis. Claude, la cinquantaine, venu de Plogoff, haut lieu symbolique de la lutte bretonne contre un projet de centrale nucléaire dans les années 70, ne cachait pas son enthousiasme. « Je suis vraiment content de voir autant de monde. Toucher à cette zone serait un massacre. Je connais bien le secteur, j’y allais souvent quand j’étais ado. »

Manifestation à Tréguennec (29), le 26 février 2022, contre l'éventuelle exploitation d'un gisement de lithium. Ici, Nicole et Félix Le Garrec, réalisateurs de "Des pierres contre des fusils"
Nicole et Félix Le Garrec, témoins de la lutte de Plogoff contre le nucléaire, à travers leur film « Des pierres contre des fusils », ont pris la parole, ce samedi, à Tréguennec. (Photo François Destoc)

À quelques mètres de lui se tenaient Nicole et Félix Le Garrec, réalisateurs du film « Des pierres contre des fusils » tourné lors des événements de Plogoff. Le couple a été invité à prendre la parole. Un symbole fort.


A lire aussi : Gisement de lithium : « Tréguennec et le Pays bigouden ne sont pas à vendre » : https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/gisement-de-lithium-treguennec-et-le-pays-bigouden-ne-sont-pas-a-vendre-02-02-2022-12916242.php

Géothermie profonde-Arrêt définitif du forage de Vendenheim à cause des séïsmes induits

le 18/01/22

https://www.20minutes.fr/societe/3219131-20220118-strasbourg-projet-geothermie-definitivement-enterre

ENERGIE La préfecture du Bas-Rhin a mis en demeure l’opérateur de géothermie Fonroche de produire la déclaration d’arrêt définitif du forage de Vendenheim/Reichstett

La préfecture du Bas-Rhin indique dans un communiqué avoir réuni le comité de suivi du site géothermique de Reichstett-Vendenheim lundi. Une instance qui réunit les maires et des représentants des collectivités, les associations de riverains, les représentants des autorités allemandes, les services de l’État et de la société de géothermie Fonroche. Il s’agit de la cinquième réunion de cette instance depuis décembre 2020.
La préfète a rappelé son arrêté (du 2 février 2021) demandant à Fonroche de « procéder à la déclaration d’arrêt définitif de travaux de son site géothermique de
Vendenheim. » Puis elle a informé les membres du comité avoir mis en demeure Fonroche de produire ce « dossier de déclaration d’arrêt définitif de travaux. »

voir la vidéo

Les autres sites suspendus

La préfète a également rappelé ses prescriptions pour les sites d’Eckbolsheim et d’Hurtigheim ainsi que le site d’Illkirch exploité par la société Électricité de Strasbourg, à qui elle demande des compléments d’études afin de tenir compte des observations et
recommandations du comité d’experts. En attendant la transmission des compléments, toutes les opérations de terrassement, de forage et de stimulation sur ces sites sont suspendues.

De son côté Fonroche a présenté la gestion des demandes d’indemnisation qui lui sont adressées. Enfin, le comité d’experts a confirmé que ses conclusions seront remises à la préfète en mars prochain. Celles-ci pourront alors être communiquées au comité de suivi du site géothermique de Reichstett-Vendenheim.

La Creuse est-elle riche de sa géothermie ?

le 16/01/2022 – La Montagne

Le sous-sol de Creuse pourrait abriter une abondante activité géothermique, à plusieurs kilomètres de profondeur. Une énergie potentiellement inépuisable que certains aimeraient pouvoir exploiter, en particulier pour produire de l’électricité. 

C’est notamment le cas des sociétés TLS Geothermics et Storengy, qui scrutent le sous-sol de l’est creusois depuis plusieurs années, dans le cadre d’un permis de recherche accordé par l’État. Permis pour lequel elles viennent d’effectuer une demande de renouvellement pour cinq ans. Cette perspective inquiète certains habitants qui redoutent des impacts sismiques et des pollutions environnementales.

L’enfer est tapi sous le tranquille et verdoyant plancher des vaches creusois. À environ dix kilomètres de profondeurs, circulent dans des failles granitiques, des eaux dont la température avoisinerait les 350°. Une chaleur extrême et dantesque. Mais qui pourrait être, pour certains, une incroyable source d’énergie.

C’est notamment l’avis de Franck Noury. Celui qui se présente comme un « propriétaire bailleur sur la ville de la Souterraine » a interpellé la Préfecture de la Creuse, par mail, en octobre dernier, dans le cadre de la consultation publique liée au Schéma départemental des énergies renouvelables (*).

Une énergie renouvelable et non-intermittente

« Le sous-sol creusois « possède de nombreuses fractures naturelles à 4 km de profondeur en moyenne. Ces immenses fractures sont remplies de liquide à 180 degrés (sorte de saumure riche en minéraux dont du Lithium en grande quantité) », assure Franck Noury. L’homme suggère que cette énergie dite “géothermique” puisse être captée afin de « produire une électricité en continu (par opposition à l’éolien et au solaire, NDLR). Avec une faible emprise au sol (1 hectare). ». Par ailleurs, pour ce citoyen averti, l’eau pompée « permettrait la production d’eau chaude pour une ville comme la Souterraine ». Mais aussi des « serres maraîchères » voir un « parc aquatique ».

Dans sa réponse adressée à Franck Noury, la Direction Départementale des Territoires de la Creuse indique notamment que la « géothermie de grande profondeur » (qui concerne une ressource énergétique située à plus de 1.000 m de profondeur, cf. article page 3) « nécessite des investissements conséquents (surtout pour des forages à grande profondeur en milieu granitique), une technicité forte et des procédures lourdes », notamment un permis de recherche au titre du code minier.

Tout en soulignant que « la société TLS Geothermics dispose actuellement d’un tel permis de recherches dans l’Est Creusois ». Pouvoir jouir un jour d’une énergie “éternelle” en exploitant la chaleur du sol ne serait donc pas un fantasme, mais une éventualité sérieusement envisagée par une entreprise.

Production d’électricité

Mais qui est TLS Geothermics ? Et quelle est sa démarche ? Selon son président fondateur, Mathieu Auxiètre, cette société basée à Toulouse a été créée en 2012 dans l’objectif de « trouver des gisements d’eau chaude ». Et ce, notamment dans le Massif central. Ainsi, TLS a obtenu en 2017 un premier Permis exclusif de recherche (PER) dit permis de “Combrailles en Marche”, sur une zone géographique s’étendant sur l’est de la Creuse, une frange ouest de l’Allier et une partie du Puy-de-Dôme.

« Les géothermomètres chimiques des sources thermales d’Évaux-les-Bains atteignent notamment des températures situées entre 150 et 200° entre 3 et 5 kilomètres de profondeur. Nous faisons l’hypothèse que, plus bas, l’eau est encore plus chaude »

Mathieu Bellanger (ingénieur géologue chez TLS)


« Nous visons les grandes zones de faille qui permettent à cette eau de circuler. Nous avons espoir de pouvoir démontrer que ces circulations existent », continue le spécialiste. 

TLS indique notamment avoir mesuré des variations des champs électriques et magnétiques naturels probablement liées à la présence d’eau « dans les cinq premiers kilomètres du sous-sol », précise Mathieu Bellanger. « Au-delà de ces cinq premiers kilomètres, cela devient plus difficile à apprécier ». D’où l’intérêt pour TLS de pouvoir peut-être un jour réaliser un forage. Cependant, comme l’indique Mathieu Auxiètre, « Le choix de faire un forage d’exploration en géothermie profonde est une décision longue à prendre. Il y a bien sûr une enquête publique en amont. Et cela revient à plusieurs millions d’euros ». Dans une volonté d’optimiser ce coût, TLS prévoit que ses éventuels puits d’exploration deviennent par la suite des puits « producteurs ». Les géologues n’ont donc pas le droit à l’erreur.

De plus, le PER “Combrailles-en-Marche” avait une première période de validité de trois ans. TLS a ainsi formulé en 2020 une demande de prolongation auprès des services de l’État. Demande effectuée en association avec Storengy, filiale du groupe Engie engagée dans la recherche et l’exploitation de gisements géothermiques. Le périmètre du nouveau PER convoité par le tandem concernerait désormais 28 communes du nord-ouest creusois et neuf situées dans l’Allier. Un espace plus restreint, désormais localisé autour d’une portion de la faille géologique de la Marche, entre Huriel (dans l’Allier) et Boussac.

« L’État demande de réduire notre périmètre d’exploration. Nous avons choisi de nous concentrer particulièrement sur une zone allant d’Evaux à Lussat »

Mathieu Auxiètre

Plusieurs cibles sont dans le viseur de l’attelage TLS/Storengy. D’abord la possibilité d’utiliser l’eau chaude du sous-sol pour produire de l’électricité. De l’eau circulant en circuit fermé pourrait permettre de faire tourner des turbines. « Nous pensons qu’il est possible de développer des petites centrales de 5 à 6 Mégawatts, sur ce type de contexte géothermique. Ce qui permettait d’alimenter environ 20 000 habitants », avance Mathieu Auxiètre.

A lire aussi : Cinq questions pour comprendre le projet de centrale de géothermie profonde à Saint-Pierre-Roche (Puy-de-Dôme)


Mais TLS émet aussi l’hypothèse que le fluide circulant à grande profondeur contiendrait également des éléments comme du lithium, métaux entrant dans la composition de batteries, ou de la silice, minéral permettant notamment de fabriquer des panneaux photovoltaïques. Autant de matières aujourd’hui stratégiques qui, pour Mathieu Auxiètre, pourraient être extraites de manière “propre” : « il est possible de récupérer ces éléments avec des filtres et donc avec impacts environnementaux bien moindres qu’une mine classique ».

Le sous-sol d’Evaux-les-Bains serait concerné par une importante activité géothermique profonde. En témoignent ses sources chaudes exploitées par les thermes depuis des millénaires. La commune fait partie du secteur exploré par les entreprises TLS Geothermics et Storengy. Archives Floris Bressy avec le concours de l’aéroclub de la Creuse.

Le spectre de la fracturation hydraulique

Pourtant, certains Creusois sont inquiets des répercussions que pourrait avoir une telle exploitation du sous-sol local. Ainsi, le collectif Stop Mine 23 alerte depuis plusieurs années contre les dangers potentiels de ce type d’initiatives. Perrine Garreau, membre du collectif, évoque dans un mail un « projet d’énergie verte qui ne l’est pas ». Et dénonce le recours à une « méthode expérimentale de forage très profond, jusqu’à 5 km de profondeur ! D’où des risques de séismes ». Une crainte légitime, alors que des tests effectués dans le cadre d’un projet de géothermie profonde ont provoqué une série de séismes en Alsace, dans la région de Strasbourg courant 2020.

Perrine Garreau fait par ailleurs référence à « l’utilisation de la fracturation hydraulique donc le risque de contamination des nappes phréatiques, un investissement financier totalement démesuré par rapport à la production d’énergie produite annoncée, d’où nos soupçons d’exploitation du lithium qui nécessite des produits chimiques… ».

La fracturation hydraulique, méthode consistant à fracturer des roches en injectant un mélange d’eau et de produits chimique à forte pression, dans les sols, est particulièrement controversée. Notamment utilisée dans le cadre de l’exploitation du gaz de schiste aux États-Unis, cette technique est impliquée dans des tremblements de terre et des pollutions des eaux et des sols. De son côté, Mathieu Auxiètre se veut rassurant :

« Personne en géothermie profonde n’a recours à la fracturation hydraulique »

En précisant que s’il y a forage en Creuse, celui-ci sera effectué par l’intermédiaire d’une méthode classique reposant sur l’abrasion de la roche. La Préfecture de l’Allier qui coordonne l’instruction de la demande du PER de TLS/Storengy rappelle quant à elle que « la fracturation hydraulique a été interdite en France en 2011 pour l’exploitation des gisements d’hydrocarbures. » Tout en insistant sur le fait que cette technique « a de très fortes conséquences environnementales et ne serait pas acceptée par l’administration pour l’exploitation de gîtes géothermiques, dans la mesure où il existe d’autres méthodes plus appropriées à l’exploitation des gîtes géothermiques, et moins impactant ».

Concernant les risques sismiques, Mathieu Bellanger affirme que les « aléas sismiques sont limités » dans le secteur exploré, car les roches y sont « globalement dures ». Tout en affirmant que TLS prend ce sujet très au sérieux :

« Nous allons faire des tests permettant de mesurer la capacité de la roche à être perméable. Et ainsi pouvoir écarter les risques de microséismes ressentis. Cette question est cruciale pour nous. Nous devons la maîtriser afin d’éviter que les gens ressentent la même chose qu’à Strasbourg ».

Matthieu Bellanger


S’il est prolongé, ce permis d’exploration de géothermie permettra à TLS Geothermics et à Storengy de poursuivre les recherches jusqu’à 2025. Avec, d’ici là, une faible probabilité qu’un forage soit réalisé. Pour l’heure, pas de quoi faire trembler la terre creusoise, donc. 

(*) Document proposant un état des lieux et différents scénarii de développement des énergies renouvelables, pour la Creuse. Élaboré sous la coordination des services de l’État, le Schéma départemental des énergies renouvelables de la Creuse a fait l’objet d’une consultation publique, à l’automne 2021.

François Delotte

https://www.lamontagne.fr/evaux-les-bains-23110/actualites/la-creuse-est-elle-riche-de-sa-geothermie_14073382/

Uranium : la face cachée du nucléaire français

27 janvier 2022 – Mines et Gaz de schiste – Reporterre

Parcours du minerai au combustible nucléaire, effets sur la santé, colonisation, pollutions… Dans leur Atlas de l’uranium — Faits et données relatifs à la matière première de l’ère atomique dévoilé mercredi 26 janvier, les fondations Nuclear Free Future, Rosa-Luxemburg-Stiftung et le réseau Sortir du nucléaire entendent tordre le cou aux idées reçues sur ce métal lourd qui alimente les réacteurs nucléaires.

Trente-sept auteurs et experts du monde entier ont été sollicités pour la réalisation de cette première édition francophone — des éditions anglophones et germanophones avaient déjà vu le jour en 2019. « Une édition française était nécessaire pour aborder certains sujets tels que les mines d’uranium en Afrique francophone et certaines pollutions persistantes liées aux mines d’uranium françaises, indique à Reporterre Charlotte Mijeon, du réseau Sortir du nucléaire. Elle sera d’autant plus utile dans ce contexte de campagne présidentielle, où les débats sur le nucléaire ne volent pas très haut et consistent souvent en une accumulation de clichés. »

Parmi ces idées reçues, l’indépendance énergétique française grâce au nucléaire. « C’est un mythe », affirme Mme Mijeon. La France n’exploite plus de mines d’uranium sur le territoire national depuis 2001 et importe l’intégralité de son uranium — quelque 10 656 tonnes par an, provenant principalement du Kazakhstan, du Niger, du Canada, de l’Australie et de l’Ouzbékistan.

Plus généralement, « la question des mines d’uranium est un impensé », constate Charlotte Mijeon : « La France ne tient pas compte des pollutions causées par l’extraction de l’uranium à l’étranger et de leurs conséquences, notamment sur les mineurs et sur les communautés indigènes. La pollution persistante qui émane des 247 mines d’uranium abandonnées en France est également peu connue. » Cette industrie a pourtant laissé derrière elle 200 millions de tonnes de stériles miniers radioactifs sommairement enterrés, lit-on dans l’Atlas. « Ils ne sont pourtant pas considérés comme des déchets radioactifs », soupire la porte-parole du réseau. Qui tient à rappeler que « ceux qui prétendent que les déchets radioactifs tiennent dans une piscine olympique ne considèrent que l’aval de la production électronucléaire et oublient toutes les étapes de fabrication du combustible ».

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Macron à Aubusson – Manif lundi 16h

Lundi 24 Janvier – La CGT et la FSU organisent une manifestation : rendez-vous à 16 h devant l’Union locale CGT, 50 Grande rueAubusson

https://labogue.info/

Annoncé par le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, Macron se déplace pour faire sa communication pré-électorale, qui ça étonne encore ?
Il sera accompagné des ministres Olivier Véran (Santé), Julien Denormandie (Agriculture) et du secrétaire d’État à la ruralité Joël Giraud.

La tournée devrait passer lundi 24 par :

  • le lycée agricole d’Ahun pour aborder les questions de la jeunesse,
  • la maison de santé de Bourganeuf pour parler santé en ruralité
  • et la cité de la tapisserie d’Aubusson afin d’y décorer André Chandernagor. La CGT et la FSU organisent une manifestation : rendez-vous à 16 h devant l’Union locale CGT, 50 Grande rue.

Les ravages de l’exploitation minière : une réalité méconnue

La terre au carré – jeudi 13 janvier 2022 par Mathieu Vidard

https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-jeudi-13-janvier-2022

Contrairement aux idées reçues, les techniques d’exploitation et de traitement les plus utilisées dans les mines n’ont pas évolué depuis plus d’un siècle.

Dans un rapport d’enquête très documenté publié le 16 novembre 2021, les géologues et les ingénieurs miniers de l’association SystExt dénoncent la réalité de l’extraction minière.

Méconnue et opaque, l’industrie minière opère en toute impunité en détruisant des écosystèmes de façon irréversible et en mettant en danger des populations entières…

Face à une demande croissante en métaux dans notre société, quelles perspectives pour cette industrie prédatrice et dangereuse ?

On fait le point avec nos deux invitées, Aurore Stephant ingénieure géologue minier (Systext)  et Celia Izoard journaliste et essayiste sur les questions des nouvelles technologies et de l’énergie

Rapport d’étude | Controverses minières · Volet 1

SystExt.org

Métaux rares, substances indispensables à la transition, exploitation zéro émission, techniques minières modernes, technologies intelligentes, impacts positifs sur la biodiversité, standards internationaux contraignants, nouvelles frontières extractives… Ces nouveaux concepts sont de plus en plus mis en avant tant dans l’espace public que dans les espaces plus spécialisés des géosciences et de l’industrie minérale. Pourtant sur le terrain, rien ne change.

Les nombreuses associations nationales et locales qui travaillent dans le monde entier sur les questions minières s’inquiètent au contraire de l’aggravation des impacts humains, sanitaires, environnementaux et sociaux ; tendance corroborée par le monde académique, qui multiplie les travaux de recherche sur la question. En France en particulier, la communication sur les questions minières dans l’espace public a donc vécu une transformation radicale : de la non-information à la désinformation.

Dans cette étude, SystExt propose, non pas de dénoncer des manœuvres de greenwashing mais d’alerter les citoyens sur l’écart grandissant entre cette communication et les réalités humaines et environnementales, avec trois principaux objectifs :

  • Réaliser un état de l’art des connaissances sur les sujets qui font l’objet de la communication la plus soutenue, tels que l’évolution de techniques minières ou encore les meilleures pratiques disponibles ;
  • Rendre accessibles ces données techniques pour alimenter le débat public ;
  • Dénoncer la gravité de la situation, concernant en particulier les pratiques inacceptables de l’industrie minière, et les perspectives alarmantes à moyen et long-terme.

L’objectif de cette étude n’est pas d’émettre des recommandations sur chacun de ces sujets. Il s’agit plutôt de mettre à disposition du plus grand nombre les données et informations permettant une prise de conscience et de position collective.

► Le rapport est disponible au lien suivant et téléchargeable en bas de page. Les résultats de l’étude sont détaillés et sourcés dans le rapport d’étude, seule une synthèse en est dressée ici.

Mine de cuivre de Palabora, Afrique du Sud ; à gauche : représentation imagée de la quantité de cuivre métal produite par la mine jusqu’à environ 2007 (© Dillon Marsh · Mise à disposition par le photographe · dillonmarsh.com) : à droite : Vue satellitaire de la mine et mise en évidence de l’emprise en surface des déchets miniers (© Google 2021) | Création : SystExt · Septembre 2021

• Industrie intrinsèquement prédatrice et dangereuse

Les gisements métalliques comportent deux caractéristiques intrinsèques :

  • Les minerais présentent généralement des teneurs très faibles, les substances d’intérêt étant disséminées dans des volumes de roche gigantesques ;
  • Les substances d’intérêt sont associées à un cortège d’éléments, principalement des métaux et des métalloïdes, dont certains sont particulièrement toxiques pour la santé humaine et, plus largement, pour toute forme de vie.

Pour ces deux dernières raisons, l’industrie minière met en œuvre des procédés complexes et longs, très consommateurs d’eau et d’énergie, et générant des quantités considérables de déchets. Cette industrie est d’ailleurs celle qui en produit le plus parmi toutes les autres industries.

Contrairement aux idées reçues, la phase du projet minier qui est la plus consommatrice n’est pas l’exploitation (que ce soit en souterrain ou en ciel ouvert) mais le traitement du minerai, qui représente à lui seul 70 % de la consommation d’eau et plus de 80 % de la consommation d’électricité d’un site minier.

Cette spécificité de l’industrie minière entraîne des réactions en chaîne : les déchets miniers générés induisent des impacts environnementaux majeurs, affectant tous les milieux (eaux, air, sols), et cette dégradation de l’environnement ainsi que la contamination des milieux de vie des populations sont à l’origine de conséquences sanitaires et sociales graves.

Étant donné que les sites miniers s’implantent sur des emprises importantes, requièrent l’usage massif d’eau, d’énergie et d’infrastructures pour leur fonctionnement, et sont à l’origine de dommages environnementaux, les conflits sont inévitables :

  • Conflits d’usages avec les riverains et acteurs locaux ;
  • Conflits socio-culturels dus aux perturbations profondes engendrées par l’installation du site, en particulier les migrations et les déplacements forcés de populations ;
  • Conflits socio-environnementaux avec les populations affectées et les défenseurs des droits.

Par ailleurs, l’industrie minière est souvent installée dans des zones occupées par des peuples autochtones et/ou à haute sensibilité écologique.

Il en résulte une exacerbation des conflits qui se reflète dans les statistiques mondiales : le secteur est responsable du plus grand nombre de conflits socio-environnementaux et est impliqué dans le plus grand nombre d’assassinats de défenseurs des droits.

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Cancers et métaux lourds : une fois la mine fermée, la vie empoisonnée

Sarah Lefèvre et Édouard Richard (Reporterre) 10 janvier 2022

https://reporterre.net/Cancers-et-metaux-lourds-une-fois-la-mine-fermee-la-vie-empoisonnee

Dans les Cévennes, au pied de mines à l’arrêt depuis cinquante ans, des déchets chargés en métaux lourds polluent sols et rivières et intoxiquent les habitants. Voici l’histoire de leur combat et celle d’un État qui ne les entend pas.

Saint-Félix-de-Pallières (Gard)

Jaurès, labrador colossal aux yeux doux, pose sa tête sur nos genoux. En bout de table, Michel sourit : il se souvient de leur arrivée avec sa femme, route de Saint-Félix, il y a quarante ans : « On a trouvé cette maison, un endroit magnifique, à l’abri du mistral et en plein soleil, dans la nature comme on aimait. » Il a passé vacances et weekends à retaper cette ruine à flanc de colline. Après des années de bons et loyaux services pour la CGT et la mairie d’Alès, à trente minutes de là, Michel Bourgeat pensait enfin pouvoir se reposer et cultiver son jardin.

La vie a suivi son cours jusqu’en 2012, date à laquelle les habitants de Saint-Félix-de-Pallières, de Tornac et de Thoiras ont appris des pouvoirs publics qu’ils vivaient dans une zone polluée. « Des gens d’une société sont venus faire des prélèvements. On leur a demandé pourquoi, mais ils ne pouvaient pas nous le dire, raconte Michel. Un an après, on a reçu une lettre de l’ARS [l’Agence régionale de santé] qui disait que j’habitais dans un endroit très fortement pollué et qu’il fallait que je me coupe les ongles à ras, que je nettoie les appuis de fenêtres, que j’enlève les moquettes au sol, que mes animaux ne devaient pas rentrer dans la maison… » Michel poursuit l’énumération, il connaît la liste par cœur. « Conseils sanitaires destinés aux personnes vivant sur ou à proximité de sols fortement concentrés en métaux et métalloïdes » : c’est le titre du courrier officiel de l’ARS Languedoc-Roussillon reçue par Michel et ses voisins. « Toutes ces recommandations visent à limiter votre exposition aux polluants présents dans les poussières des sols. » Cette phrase, en gras, conclut la liste en seize points.

Dix ans plus tard, et alors que la mine de zinc et de plomb a beau avoir été fermée en 1971, ces polluants sont toujours là. Arsenic, plomb, zinc, cadmium, antimoine, cuivre hantent sols et eaux. Le petit village et ses alentours symbolisent les ratés de l’État dans la gestion de l’après-mine. Les années ont passéé et face à cette incurie et au scandale sanitaire, les médias ont déserté les lieux tandis que la lutte s’essoufflait. Une poignée de retraités, de saisonniers ou de personnes vivant en camion, accompagnée de quelques experts, se battent encore.

Michel savait-il qu’il vivait dans une zone polluée avant de recevoir cette lettre ? Il remonte le cours du temps pendant que Jaurès poursuit son tour de table à la recherche de caresses : « Ces événements n’arrivent pas d’un coup. Ça a commencé avec une ânesse morte. On a fait venir le vétérinaire. Il a diagnostiqué une leucémie ou une très forte anémie. Ensuite, j’avais des poules qui grattaient dehors et paf, un matin, j’en trouve une morte. D’habitude, on le voit, une poule qui va mourir mais là, en une nuit, elle est morte ! » Puis ses chiennes ont eu des cancers des mamelles, son chien, des testicules. Michel a le souffle court. « Ça vient tout doucement, on ne fait pas obligatoirement le lien. Je ne dis pas que c’est ça, je ne peux pas le prouver. Je fais un constat. »

À 85 ans, après un cancer de la prostate, Michel vient de se faire opérer d’un deuxième cancer de la peau. « Il semblerait que j’en ai encore un autre qui se pointe ailleurs », ajoute-t-il. Il vit seul avec Jaurès. Sa femme est morte. Elle a enchainé avant lui cancer du sein et mélanome. « Mon voisin de là-haut, les autres d’ici… c’est pareil. Dans toutes les familles, il y a des cancers. » Parmi les papiers qu’il nous a préparés sur la table, la réponse tant attendue du tribunal de Marseille, reçue à l’été 2020. Vingt-sept familles de la région, l’Association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne (ADAMVM) et Générations futures avaient porté plainte en 2016 auprès du pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille pour « mise en danger de la vie d’autrui, atteinte involontaire à l’intégrité physique, tromperie sur la marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme ou de l’animal » [1]. Une plainte classée sans suite, car, selon ce courrier, « il n’a pu être établi un lien de causalité direct entre les anciennes activités extractives des sites de Saint-Félix […] et la pollution des sols et l’état de santé des populations ».

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Bientôt le « portefeuille d’identité numérique », un cauchemar totalitaire

Celia Izoard (Reporterre) – 7 décembre 2021

https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

Envie de partager votre vie entière avec un groupe privé, partenaire du gouvernement ? C’est l’idée du « portefeuille d’identité numérique », sur les rails en Europe. Selon notre chroniqueuse, avec ce contrôle étouffant, la liberté disparaît.

Celia Izoard, journaliste, coauteure de La Liberté dans le coma : Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer (Groupe Marcuse, La Lenteur, réed. 2019). Elle a retraduit et préfacé 1984, de George Orwell (Agone, 2021). Elle est aussi chroniqueuse pour Reporterre.


Lucie, jeune étudiante, sort de son lit. Au petit-déjeuner, sur son smartphone, un message du gouvernement lui signale qu’elle doit faire son rappel de vaccination. Arrivée à la fac où elle va passer un partiel, elle positionne le smartphone face à son visage pour activer la reconnaissance biométrique, ce qui génère un QR code que l’examinatrice souriante flashe pour l’identifier. Un peu plus tard, consultation chez le médecin : du même geste fluide, Lucie scanne son visage et lui tend un QR code qu’il reconnaît avec son écran avant d’ouvrir son dossier médical. Puis, dans le taxi qui la ramène chez elle, elle commande un passeport, là aussi en s’identifiant par reconnaissance faciale, puis loue une voiture en Australie en prévision d’un voyage. Le soir venu, à la porte d’un bar où elle rejoint ses amis, elle tend aimablement son smartphone au vigile qui flashe un QR code prouvant qu’elle a l’âge d’entrer.

Vous venez de voir une publicité du groupe Thalès pour son Digital Identity Wallet : un « portefeuille d’identité numérique », c’est-à-dire une sorte de passe sanitaire étendu à toutes les démarches de la vie quotidienne, assorti d’un dispositif de reconnaissance biométrique pour empêcher la fraude. On pourrait y voir une version du film Bienvenue à Gattaca [1] auquel il ne manquerait que le profilage génétique ; un cauchemar totalitaire dans lequel toute relation de confiance et de solidarité est rendue impossible par des procédures de validation contrôlées par une administration écrasante. Eh bien, pas du tout.

Le Digital Identity Wallet est « le meilleur ami de Lucie », nous dit Thalès, car c’est un outil de liberté qui protège sa vie privée. Il « offre aux citoyens un contrôle total sur leurs données personnelles, avec la liberté de décider quelles informations ils partagent, quand et avec qui ils souhaitent les partager ». Par exemple, à l’entrée du bar, Lucie a pu générer un QR code qui ne révèle que son âge, et aucune autre information personnelle. En d’autres termes, elle partage sa vie entière avec le groupe Thalès et ses partenaires (dont le gouvernement), mais elle ne lâchera rien au vigile.

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