Communiqué de Presse, Saint-Loup, 4 Juin 2015

Future mine à ciel ouvert sur le PER de Villeranges : Les élus du département se concertent pour réagir ensemble.

Une réunion de concertation des élus concernant la perspective d’exploitation minière sur le site du PER de Villeranges s’est tenue le 4 juin dernier, en soirée, à la mairie de Saint-Loup. Mme Anne Bridoux, maire de Saint-Loup avait, en effet, pris l’initiative d’inviter les 7 maires des communes touchées par ce Permis Exclusif de Recherche (PER) attribué à la société canadienne Cominor-La-Mancha. Étaient invités également, les élus du Conseil Départemental ainsi que les maires de 18 communes du S.I.A.E.P. Bassin de Gouzon concernées par les menaces sur la potabilité de l’eau qui provient en majorité des captages de Varennes, au cœur du permis minier.

Les maires de Sannat, Auge et Domeyrot ont répondu présent. Était invité, notre député M. Vergnier qui, dans l’après-midi, avait transmis ses excuses pour son absence. Le Conseil Départemental était représenté par M. Morençais : rappelons que le conseil général a déjà voté à l’unanimité et ce dès le 19 Mai 2014, une motion exprimant son refus du PER, le jugeant incompatible avec les autres projets de développement engagés sur notre département. M. Lozach était lui aussi présent à cette réunion.

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En préambule l’association StopMines23 a rappelé l’historique du PER de Villeranges. En effet, en 1980, ce projet avait, initialement, été attribué à Total Compagnie Minière. Après 9 ans de recherches approfondies et le dépôt d’un dossier de demande de permis minier très complet, Total avait demandé l’exploitation de mines à ciel ouvert à Lussat et sur les 6 autres communes du PER. De plus la réouverture de tous les gisements du nord de la Creuse (Evaux, Clavaud, Vige, Lépaud, Le Châtelet ) constituait la seconde phase de ce projet minier. L’analyse du minerai avait mis en évidence une proportion de 5 g d’or par tonne de roche, précisant que, dans notre sous-sol, ce minerai est composé essentiellement de cristal d’arsenic. Finalement, en 1997, cette compagnie à capitaux d’état s’était vue notifier le refus du projet par le ministre de l’époque. Ce refus était motivé par la trop faible rentabilité économique du projet avec un cours de l’or qui était alors au plus bas. En 2013, quand la société Cominor-La-Mancha reprend à son compte ce PER (47 Km²), le prix de l’or atteint 6 fois la valeur de l’époque et le nouveau gouvernement souhaite voir la France redevenir une « terre de mine ».

En tous cas l’épais dossier du permis, obtenu à la préfecture et étudié par l’association Stopmines23, montre que les travaux de Total ont permis de caractériser de manière très précise les gisements aurifères des Farges, de Varennes et de Villeranges. Ces données sont reprises par Cominor-La-Mancha qui commence ce projet avec déjà toute la connaissance géologique de notre sous-sol : teneur en minerai d’or, mais aussi des nombreux éléments tels que l’antimoine, le tungstène… (une quarantaine de métaux et terres rares). Après cette présentation détaillée, les participants à la réunion ont bien compris (mais ils s’en doutaient déjà) que la phase de recherches minières d’aujourd’hui n’est qu’un habillage de formalisme légal pour réaliser l’exploitation minière qui n’avait pas vu le jour il y a 25 ans : le sous-sol est le même et le cours de l’or se maintient. On est bien loin du discours de la Cominor à l’attention du public : « On ne sait pas ce que l’on va trouver », «On ne fait que de la recherche », « C’est pas sûr (sic), vous savez, il n’y a qu’une mine sur cent qui voit le jour ». De façon concomitante à ses louables réticences en public, Cominor annonce sur son site internet, que sa demande de permis d’exploiter la mine sera déposée en 2019-2020.

La finalité de cette réunion entre élus et responsables locaux était d’ouvrir, entre eux, un espace de réflexion sur des actions communes qui pourraient être mise en place dans le but de faire rejeter ce projet. Une dizaine de propositions d’action ont été étudiées allant de «  l’affichage de simples banderoles sur les frontons des mairies » (à l’instar de la sauvegarde de la radiothérapie à Guéret), en passant par le déblocage de budgets afin d’engager des actions juridiques, mais aussi pour établir un état des lieux du secteur avant pollution par l’industrie minière (état zéro de l’eau et de l’air). Peut-être même, la création d’un collectif d’élus, comme cela s’est fait spontanément et solidairement en Bretagne où un PER vient d’être attribué et portant sur 207 Km². Cette réunion était un premier pas vers une coordination des moyens de chacun en accord avec le refus des élus de ce projet de nouvelles mines en Creuse. Elle a permis d’établir un contact entre ceux qui, face à la désinformation des compagnies minières, œuvrent pour la collecte et l’analyse des dossiers techniques et administratifs et ceux qui par leur fonction d’élus, ont le devoir de prendre leur responsabilité face aux dangers pour la santé et l’environnement occasionnés par les projets miniers. L’extraction minière est incompatible avec la préservation de la nature, cette nature reste, aujourd’hui un pôle important d’attraction de notre département. Ce projet a, d’ores et déjà, des répercutions directes sur notre économie : les agences immobilières ont constaté une baisse des ventes des biens situés sur les communes du futur projet minier (Lussat, Chambon sur Voueize…). Rien de surprenant : les acquéreurs potentiels choisissent volontiers la Creuse pour y trouver un cadre de vie sain et préservé de la pollution industrielle.

Les élus et les associations se retrouveront à la préfecture, le 15 juin 2015, pour la réunion de la commission d’information et de suivie du permis de Villeranges. La société Cominor-La-Mancha détaillera le programme de ses travaux 2015 : 6 kilomètres de forages, au bord de la Voueize, dans la nappe phréatique qui alimente les 18 communes du SIAEP du bassin de Gouzon.

Stopmines23

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